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L’ivoirier utilise principalement l’ivoire d’éléphant, matériau dont l’emploi est réglementé. Il le travaille à sec ou à l’eau, en respectant le sens du fil de cette matière assez dense. Il transforme la matière par façonnage, tournage ou sculpture, en relief ou en ronde-bosse.

Calant sa pièce sur un coussin en cuir empli de sable, le graveur sur ivoire et autres matériaux d’origine animale (os, ivoire, nacre, bois de cerf, corne, etc.) utilise onglets, échoppes, rifloirs, compas à griffer. Il applique ensuite de l’encre dans les creux pour faire apparaître le dessin.

Emploi et débouchés

Paris et Dieppe furent dès le XVIe siècle deux pôles du travail de l’ivoire : l’un grâce à un marché de l’art florissant, l’autre grâce à sa situation remarquable de port de commerce. Les ivoiriers avaient ainsi des approvisionnements en provenance directe des bateaux revenant des côtes africaines les soutes chargées de défenses d’éléphants. Il existe aujourd’hui peu d’ivoiriers, la plupart envisagent de prendre leur retraite sans succession.
Un ivoirier travaille pour l’industrie du luxe (joaillerie, orfèvrerie, lutherie, art de la table…), pour les musées (travaux de restauration) mais surtout pour une clientèle privée (collectionneurs, antiquaires, particuliers) désirant voir sauvées  des objets d’art en ivoire et autres matières similaires. Quelques noms d’ivoiriers et sculpteurs français : Asselin, Bosse, Colette, Hamel, Heckmann, Migeon Père et Fils, Meyer, Ragault… En Europe, il faut noter l’importance de la ville d’Erbach, en Allemagne, réputée dans le travail de l’ivoire.
Le travail de l’ivoire est soumis à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) appelée également « Convention de Washington », qui réglemente les importations et exportations sur le plan international. 
Cependant, la réglementation française est plus restrictive. En effet, depuis le 16 août 2016, date de la publication de l'arrêté relatif à l'interdiction du commerce de l'ivoire d'éléphants et de la corne de rhinocéros, la fabrication et le commerce d'objets en ivoire est totalement interdit sur le territoire. Seules exceptions : les archets, les touches et tirettes d'instruments à claviers et la restauration sont autorisés à condition que l'ivoire utilisé soit antérieur au 18/01/1990 (date d'inscription à l'Annexe I de la CITES). 
Les ivoiriers, même s'ils disposent d'un stock d'ivoire pré-convention, ne peuvent donc plus travailler. Des dérogations sont possibles pour la restauration, sans achat ni vente, d'objets fabriqués avant le 18/01/1990, cependant cette activité n'est pas suffisante pour assurer la survie des derniers ateliers d'ivoiriers.