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© Matthew Henry
© Matthew Henry

Le facteur et/ou restaurateur de harpes réalise des instruments qui peuvent compter jusqu’à 1500 éléments. L’écartement et la tension des cordes, le bois de la table d’harmonie et de la caisse de résonance, mais aussi le poids, entrent en jeu dans la facture d’une harpe.

Emploi et débouchés

Jusque dans les années 1950, seule la harpe classique était jouée en France. Après avoir connu son apogée au Moyen Age, la harpe dite celtique avait alors quasiment disparu en France et dans les pays celtes, comme en Irlande où Cromwell l’avait faite interdire au XVIIè siècle. C’est en Bretagne, au début des années 50 que Jord Cochevelou, musicien et luthier amateur, a réintroduit, d’après les plans de Gildas Jaffrennou, la harpe celtique. Son fils, Alan Stivell, est considéré comme la cheville ouvrière de la renaissance de la harpe celtique. Harpiste, il a, par le succès de sa musique, suscité un regain d’intérêt pour cet instrument non seulement en Bretagne mais jusque dans les pays celtes et ailleurs dans le monde. La harpe celtique connaît aujourd’hui un engouement très fort. Elle est devenue partie intégrale de l'interprétation de musique celtique et folklorique et a également amené un développement de la harpe classique. Des écoles s’ouvrent et font apprécier l’instrument à un grand nombre d’amateurs. La plupart des jeunes débutent l’étude de la harpe sur la harpe celtique.
Paradoxalement, on estime à moins d’une dizaine le nombre de facteurs de harpes celtiques en France. En dehors de l’entreprise Camac, il s’agit d’artisans indépendants. Ce sont les Etats-Unis et l’Allemagne qui en comptent aujourd’hui le plus grand nombre. Il en est de même pour la harpe à pédales. Alors que suite aux inventions du français Sébastien Erard, la facture de harpes demeura longtemps une spécialité française, l’entreprise Camac installée dans la région de Nantes est aujourd’hui le seul facteur de harpe à pédales en France, et partage le marché mondial avec les harpes Salvi (italiennes) et Lyon&Healy (américaines). Il n’existe pas plus de cinq à six facteurs de harpes classiques dans le monde. La moitié  du chiffre d’affaires de Camac est réalisé à l’étranger : en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Les ateliers Camac, qui emploient une soixantaine de salariés, fabriquent approximativement 300 harpes de concert par an et 2000 celtiques alors qu’un facteur de harpe celtique indépendant n’en fabrique qu’une dizaine. Certaines sont sur mesure. Les prix oscillent entre 2000 et 2500 euros pour les premières ; et entre 12000 et 40000 euros pour les secondes. En 2016, Camac a réalisé un chiffre d’affaires de 8,5 millions d’euros, en croissance de 10%. Dans ses ateliers sont dessinées, forgées et soudées toutes les pièces de la mécanique des harpes et c’est auprès d’elle que beaucoup de luthiers de harpes celtiques se fournissent.
La harpe est en constante évolution : il existe maintenant des harpes électriques portables, et même une harpe MIDI : il s’agit d’une harpe électronique, reliée à un système d’analyse de fréquence et conversion en données informatiques, qui élargit les possibilités musicales et l’univers sonore de la  harpe.

Devenir Facteur et/ou restaurateur de harpes

Formation

Il n’existe aucune formation initiale ni aucune formation professionnelle continue pour la facture de harpe. L’apprentissage se fait sur le terrain.