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À l’aide d’une presse, le monnayeur de monnaies ou de médailles frappe le métal sur une matrice pour lui donner forme, travaillant aussi bien le bronze monétaire ou florentin que d’autres métaux cuivreux, l’argent ou l’or. Il contrôle chaque exemplaire, vérifiant parfois à la loupe la qualité de la frappe et du graphisme.

Ce technicien intervient à la fin du processus de fabrication. Il édite les créations du graveur médailleur.

Il faut distinguer :
- La monnaie qui possède une valeur d’échange contre du numéraire.
- La médaille qui est un objet d’art. Elle peut revêtir une fonction politique, honorifique, commémorative, religieuse, sentimentale ou esthétique.

Emploi et débouchés

La monnaie

Le plus souvent, le processus est totalement industrialisé. Le flan est frappé de façon automatisée en une seule fois avec une production de masse. C’est le cas à l’usine de Pessac (33) où la Monnaie de Paris exerce pour l’État la mission régalienne de frappe de la monnaie courante (euros français et devises étrangères).

Les trois monnayeurs de monnaies d’or et d’argent de la Monnaie de Paris se concentrent sur l’édition de pièces de collection, dans leur atelier du quai Conti. Ces produits visent une clientèle de numismates. Ils assurent aussi la frappe des bijoux ainsi que des décorations civiles et militaires en or.

La médaille

L’édition de médailles a connu de grands bouleversements. Après une période faste qui a duré jusque dans les années 1960-1970, le perfectionnement des machines a permis des productions plus rapides et moins coûteuses. Le produit s’est standardisé avec une forte concurrence à l’international, notamment de la Chine de plus en plus présente sur le secteur.

En France, les monnayeurs de médailles restent peu nombreux. L’essentiel de la production se déroule de façon industrielle avec, au sein des entreprises, de petites unités qui proposent une frappe plus qualitative pour les commandes spéciales ou les petites séries.

La Monnaie de Paris compte cinq monnayeurs de médailles (ou estampeurs) ainsi qu’une quinzaine d’ouvriers liés à cette activité pour les finitions et les traitements de surface. Pour le privé, le secteur connaît un phénomène de concentration important depuis les années 1990 qui s’est traduit par plusieurs rachats. Basé à Palaiseau (91), le groupe Arthus Bertrand est le poids lourd du secteur. Sa filiale Pichard-Balme, spécialiste de la fabrication de décoration militaire, se trouve à Saumur (49) tandis que l’autre filiale, Augis, plutôt tournée vers le monde de l’enfance, a rejoint les ateliers de la maison mère. Le deuxième acteur est Martineau, très axé sur l’objet religieux, dont le siège se trouve à Saumur également, qui a racheté Béraudy & Vors à Ambert (67). On peut enfin citer FIA dans la région lyonnaise.

Ces maisons produisent des bijoux, des insignes, des décorations, des objets promotionnels ainsi que des accessoires en sous-traitance pour l’univers du luxe. Elles ont une clientèle publique (armée, institutions républicaines, collectivités locales), professionnelle (entreprises) et associative (amicales, fédérations sportives). Pour les particuliers, le bijou a la part belle, marquant souvent les grands événements de la vie, comme la naissance. À l’ère de la sécularisation, les objets religieux se renouvellent en proposant des gammes plus neutres autour de symboles par exemple. De nouveaux débouchés sont apparus comme la médaille souvenir vendue dans un musée ou sur un site patrimonial.

Les graveurs médailleurs indépendants font également appel aux monnayeurs de ces entreprises pour l’édition de leurs créations. Ils s’inscrivent alors dans une démarche artistique, en quête d’un travail de précision et de qualité. Comme les prix ont grimpé ces dernières années, certains préfèrent se tourner vers la Suisse, la Belgique voire la Grande-Bretagne ou les États-Unis qui présentent de vraies dynamiques dans ce domaine.

L’activité est réglementée et contrôlée pour lutter contre la pratique du faux monnayage. Les compétences du monnayeur peuvent être mises à profit dans d’autres secteurs comme l’industrie du design.

Devenir monnayeur de monnaies ou de médailles

Formation initiale

Il n’existe pas de formation spécifique au métier de monnayeur de monnaies ou de médailles. La transmission s’effectue en entreprise. Néanmoins, une formation initiale dans le domaine du métal est appréciée pour bien connaître les matériaux.

Formation professionnelle continue

Certains diplômes peuvent être préparés dans le cadre de la formation professionnelle continue. Des formations non diplômantes permettent de suivre une initiation, une formation complète ou un perfectionnement dans les techniques du métal.