Block title
Block content
Diane Collongues © Augustin Détienne
Diane Collongues © Augustin Détienne

Le fabriquant de tapis et/ou de tapisseries réalise son ouvrage sur un métier à tisser spécifique à partir d’un modèle appelé carton, dessin inversé de l’étude. Il procède à différentes étapes : ourdissage, montage de la chaîne. La broche ou flûte qui porte le fil de trame recouvre en se croisant les fils de chaîne. À chaque passage, le lissier tasse la trame avec un peigne.

Spécialités

Le lissier basse-lice tisse manuellement sur un métier horizontal, jouant sur l’entrecroisement régulier de fils de chaîne tendus, formant le support de la tapisserie, et de fils de trame colorés passés à la flûte, qui recouvriront entièrement la chaîne pour former la tapisserie.

Le lissier haute-lice tisse manuellement sur un métier vertical jouant sur l’entrecroisement régulier de fils de chaîne tendus, formant le support de la tapisserie, et de fils de trame colorés passés à la broche, qui recouvriront entièrement la chaîne pour former la tapisserie. Le tissage s’effectue sur l’envers.

Le lissier savonnerie réalise des tapis au point noué suivant une technique spécifique qui consiste à nouer les fils de trame autour des fils de chaîne sur un métier de haute-lisse puis à les couper en leur extrémité pour former un velours.

Le tufteur crée un tapis velours fait main, assisté d’outils mécaniques ou électriques, sur un tissu chaîne et trame existant, à l’aide d’un pistolet à tufter. Les décors obtenus peuvent être coupés ou bouclés, ou coupés/bouclés et de différentes hauteurs. Le tuftage manuel est utilisé pour la fabrication des tapis décoratifs ou des moquettes épaisses.

Emploi et débouchés

La tapisserie connait un essor fulgurant à partir du XIVe siècle. Elle est d’abord importée par les lissiers flamands. Puis les rois de France créent des leurs manufactures. La fabrication repose également sur de nombreux ateliers et manufactures privés. Mais en limitant l’art de la tapisserie à la reproduction de tableaux, les manufactures royales vont engendrer son déclin. C’est dans les années 1940 qu’un regain d’intérêt naît pour la tapisserie à Aubusson. Il est attribué aux efforts du peintre lissier Jean Lurçat qui impose le carton original et non plus la transcription exacte de la peinture classique. Il peut ainsi tenir compte des particularités propres à cet art textile. Le mouvement des “peintres cartonniers” est lancé.
Aujourd’hui, le secteur est à nouveau en perte de vitesse : absence de galeries spécialisées, désintérêt des artistes et des clients, prix très élevé des œuvres… Pour la région d’Aubusson et Felletin, seuls 200 salariés sont employés dans une vingtaine d’ateliers et trois manufactures.
L’activité repose également sur trois manufactures nationales, rattachées à l’administration du Mobilier national, spécialisées dans la production de tapis et de tapisseries d’après des cartons d’artistes contemporains sélectionnés lors d’une commission annuelle. Leur production est destinée en priorité à l’État. Ce sont les manufactures des Gobelins (haute-lisse), de Beauvais (basse-lisse) et de la Savonnerie à Paris (tapis) ainsi que l’atelier national de Lodève (annexe de la Savonnerie). Lorsqu’elles ne sont pas destinées au domaine public, les tapisseries sont généralement destinées à des acheteurs étrangers (États-Unis, Russie, Émirats Arabes Unis…).
Certains artistes lissiers revendiquent depuis une vingtaine d’années l’appellation d’art textile ou d’art de la fibre. Ils travaillent seuls, parfois sur commande, et sont aujourd’hui plus nombreux que les lissiers de manufactures ou d’ateliers privés. Ce positionnement pourrait relancer l’intérêt des collectionneurs.
Après une désaffection pour les tapis noués à la main, une clientèle privée très aisée, et souvent étrangère, se tourne à nouveau vers ces œuvres raffinées. Cette renaissance a eu lieu à la fin des années 1970 avec l’apparition du concept de tapis d’auteur originaux ainsi que le rôle nouveau des décorateurs d’intérieur.

Devenir fabriquant de tapis et/ou de tapisseries - lissier - tufteur

Formation initiale

Niveau 3
- CAP arts du tapis et de la tapisserie de lisse, 2 ans.
Niveau 4
- BMA art et techniques du tapis et de la tapisserie de lisse, 2 ans. 
Niveau 5
- DMA arts textiles, 2 ans.
- DNA design mention Textile, 3 ans.
- Diplôme municipal de lissier de la ville d’Angers, 2 ans.
Niveau 6
- DN MADE Textile, 3 ans.
Niveau 7
- DNSEP design option textile, 2 ans.

Formation professionnelle continue

La Cité internationale de la tapisserie, à Aubusson, délivre le BMA Arts et techniques du tapis et de la tapisserie de lisse, en partenariat avec le GRETA du limousin. D'autre part, des formations non diplômantes, d’une durée variable, permettent de suivre une initiation, une formation complète ou un perfectionnement. De nombreux cours et stages sont assurés dans les ateliers privés de tapisserie.